À l’extérieur

Coincée de l'entre-deux que me reste-t-il à perdre
À part d’anciennes marais où je m’ennuie 
L’invité dans mon corps ce n’est pas moi
Je construis des bateaux de mes os et je lève les voiles
Je vais retrouver la sirène, la reine, la déesse, la pute
La petite fille qui prend plaisir à la noyade
Libérée, j’en libère d’autres

Ce qui me retenait glisse hors de moi 
Je n’ai plus peur d’un monde où je suis libre
Je n’ai plus peur d’être seule dans le chaos
C’est le chaos qui tremble 
J’entre dans une eau que je salis
Parce que je me lave enfin.

J’ai vidé mes poches et me voici à l’extérieur 
Sans compte à rendre, je danse nue dans mon voile bleu
Et je prends goût à l'excellence de mes visages

Maman tant mieux 
Je ne suis pas toi
Je suis le genre de femme qui meurt tuée 
Et comme moi les accusés seront multiples 

Je vibre de méchanceté 
Et je la bois du cœur des hommes 
Mes pieds n’ont pas besoin des leurs
Je fais mon propre sentier 
Loin des fleurs et de la neige
Je vis dans un désert qui tourne 
et se retourne sur lui-même
Mes chemins ne s’effacent pas 
Ils resurgissent avec le vent
Je ressemble à la terre d’où je viens 
Et je lui donne de quoi s’inspirer. 
%d blogueurs aiment cette page :